Cancer du sein : comment surmonter sa peur du dépistage ?
Cancer du sein : comment surmonter sa peur du dépistage ?
Seule une femme sur deux de plus de 50 ans donne suite au courrier l’invitant à participer au dépistage organisé du cancer du sein. Voici quelques conseils pour faire face à l’anxiété.
Chaque année, le cancer dusein touche plus de 54.000 nouvelles femmes et tue près de 12.000 personnes. Durant toute l’opération Octobre rose, les associations et les professionnels de santé se mobilisent pour sensibiliser au dépistage. En 2017, seule une femme sur deux âgée de 50 à 74 ans a eu recours au dépistage gratuit (49,9 %) proposé par l’Assurance maladie. Pourtant, plus il est repéré tôt, plus le traitement a des chances d’être efficace. Mais de nombreux freins empêchent encore les femmes de sauter le pas, à commencer par la peur de la mammographie ou du diagnostic. Comment surmonter cette peur ?
Une connaissance précise pour une démarche consciente
Pour inciter les femmes à se faire dépister, l’Institut national de lutte contre le cancer (Inca) mise sur la connaissance et la lutte contre les idées reçues. Selon l’Inca, l’un des principaux freins au dépistage reste la peur du diagnostic. Or, seules six femmes dépistées sur 1.000 se voient annoncer la découverte d’un cancer, rappelle l’organisme. Et neuf femmes sur dix guérissent grâce à un traitement précoce. Effectuer une mammographie tous les ans, voire tous les deux ans suffit, dans l’immense majorité des cas, à détecter une tumeur qui en est à ses débuts.
Autre frein constaté par l’Inca : la peur de souffrir lors de la mammographie, l’examen lors duquel la présence ou l’absence de tumeur peut être détecté. Là encore, l’Institut de lutte contre le cancer mise sur la franchise. “La mammographie peut être désagréable voire douloureuse ; ce phénomène étant très variable d’une femme à une autre. La pression exercée par les deux plaques qui compriment le sein est nécessaire pour garantir la qualité des clichés en étalant le mieux possible le sein”, détaille l’Institut sur son site. Mais il se montre, dans le même temps, rassurant : cet examen “ne dure que quelques secondes et est sans risque pour votre poitrine. Un travail sur la douleur est mené avec les professionnels de radiologie pour en réduire la fréquence et l’intensité. Si vous avez une crainte ou une expérience douloureuse de cet examen, n’hésitez pas à en parler avec le radiologue ou le manipulateur”.
Par ailleurs, il est préférable de réaliser la mammographie dans la première partie du cycle menstruel (idéalement entre le 8e et le 12e jour après le début des règles). Les seins sont à ce moment-là plus faciles à examiner et moins douloureux.
Seule ou à deux, pas de recette miracle
L’Inca suggère, dans la mesure du possible, de choisir un professionnel avec lequel vous serez rassuré. D’autres conseillent également de se faire accompagner, par une amie ou un proche. “Cela vous changera les idées et vous évitera de stresser inutilement en attendant votre tour”, lit-on ainsi dans Le Journal des femmes.
Mais en la matière, chaque expérience est différente, et chaqus avantages et ses inconvénients. “J’ai tout testé. À commencer par la copine rigolote qui vous sert ses blagues Carambar dans la salle d’attente. […] Trop gaie car flippée intérieurement, elle parle fort ee méthode a set multiplie les gaffes tout en vous grondant comme une gamine. […] Sinon, venir seule est aussi une option. […] Dans les salles d’attente, l’ambiance est si électrique qu’une phrase suffit àose, allumeragazine une discussion. ‘C’est long, hein ?’… ‘Fait chaud’. Et hop ! On se met à parler”, témoigne une journaliste de Rms pécialisé dans les cancers féminins, qui ne voit qu’une option pour ne pas avoir peur : “se faire hypnotiser par un magicien de cirque qui nous plongerait dans un état de lévitation”. “Bien sûr, à la fin, j’irai me faire dépister”, conclut tout de même la journaliste, consciente de l’enjeu.
Des exercices de relaxations pour diminuer l’anxiété
Pour rendre ce moment crucial un peu moins difficile, il existe aussi quelques méthodes de relaxation, conçues pour diminuer le stress avant de passer l’examen ou en attendant les résultats. La sophrologie, par exemple, propose quelques exercices simples :
– Avant de décrocher votre téléphone pour prendre rendez-vous, par exemple, vous pouvez essayer la technique dite de “l’éventail”. Debout, les pieds écartés de la largeur du bassin, les bras le long du corps, inspirez et levez les bras vers le haut, les paumes des mains vers l’extérieur et les yeux fermés. “Bloquez votre respiration quelques secondes, et agitez vos mains, comme des éventails, ou des chiffons, comme vous si vous effaciez votre peur. Puis soufflez et relâchez les bras le long du corps, en essayant de bien porter attention au sentiment d’apaisement”, détaille Catherine Aliotta, fondatrice de l’Institut de Formation à la Sophrologie, contactée par Europe 1. Durant tout l’exercice, laissez passer vos idées et vos émotions comme elles viennent, sans les “agripper”, sans s’arrêter dessus. “Une émotion ne reste pas d’elle-même si on ne la retient pas”, assure la sophrologue. Essayez de répéter l’exercice trois fois d’affilé, avant de décrocher votre téléphone.
– Dans la salle d’attente, vous pouvez opter pour un exercice plus discret. Assis, inspirez lentement par le nez en gonflant le ventre. Retenez un petit moment votre respiration, contractez tous les muscles du corps, mains et pieds compris. Puis expirez par la bouche, en relâchant tous vos muscles. “Vous pouvez aussi fermer les yeux et imaginer un nuage de couleur. En inspirant, imaginez que le nuage rentre dans votre tête. Puis en expirant, imaginez qu’il diffuse le calme et la couleur dans tout votre corps”, complète Catherine Aliotta, auteure de Pratiquer la Sophrologie au quotidien.