49 000 nouveaux cancers par an, 36 000 décès, de plus en plus de femmes : le cancer du poumon, première cause de décès par cancer en France, est longtemps silencieux. Et quand enfin il se manifeste, il peut être, souvent, au-delà de toute ressource thérapeutique…
Seulement 4 à 5 % de ces cancers sont dépistés, c’est-à-dire découverts avant le moindre signe d’alerte (hors un tabagisme)… Or, à ce stade, la guérison est possible, dans plus de 80 % des cas.
Dépistage ciblé
En France, il n’y a pas de dépistage organisé. En 2016, la Haute autorité de santé (HAS) a publié un avis dans lequel elle estime que les conditions d’une telle opération ne sont pas réunies.
Le « vieil » examen qu’est la radiographie pulmonaire est à l’évidence insuffisant, car il méconnaît les petits nodules. Le dépistage par scanner thoracique est aujourd’hui privilégié. «Il est rentable dans la mesure où il s’adresse à une population à risque », souligne le Pr Marie-Pierre Revel, cheffe de service de radiologie à l’hôpital Cochin (Paris).
Profil visé ? Entre 50 et 75 ans, un tabagisme de plus de vingt-cinq ans, à plus de quinze cigarettes par jour (ou plus de vingt pendant dix ans), éventuellement sevré depuis moins de dix ans, qui pourrait dans le cas du dépistage d’une lésion bénéficier d’une chirurgie thoracique. Ce dépistage ciblé, annuel ou une fois tous les deux ans, permettrait de diminuer le risque de décès de 24 % chez les hommes, de 33 % chez les femmes.
Autre préalable à un dépistage systématique, l’utilisation couplée de logiciels qui caractérisent les images en termes de volume et de rythme de croissance (trois mois plus tard en cas de détection d’un nodule). Ceci, pour limiter le risque de faux positifs ou d’anomalies qui inquiètent à tort. C’était l’un des principaux griefs de l’HAS.