Un vaccin contre le cancer pourrait voir le jour d’ici à 2026
Un vaccin contre le cancer pourrait voir le jour d’ici à 2026
MÉDECINE – Parallèlement au succès des vaccins à ARN messager, une autre biotechnologie est à l’origine d’un formidable espoir : des vaccins personnalisés pourraient bientôt éradiquer certains cancers. La start-up française Transgene y travaille depuis 15 ans.
Une révolution médicale est en marche. D’ici à cinq ans, un vaccin pourrait rejoindre l’arsenal thérapeutique contre le cancer. « Chaque semaine, les équipes produisent un lot de vaccins thérapeutiques individualisés contre le cancer unique pour chaque patient », se réjouit Hedi Ben Brahim, PDG de Transgene, aux micros de TF1.
Cette société pionnière en biotechnologie met au point cette innovation depuis plus d’une décennie. Comment ? En modifiant l’ADN de virus inoffensifs qui, une fois injectés dans l’organisme humain, stimulent le système immunitaire. Des globules blancs sont ainsi générés pour détruire de manière rapide et efficace les tumeurs cancéreuses. Empêchant ensuite leur propagation.
Il s’agit toutefois d’être patient, car la conception de ce vaccin nécessite près de trois mois. Les médecins doivent d’abord récupérer un morceau de la tumeur afin d’analyser précisément le profil génétique du malade. Des superordinateurs dotés d’intelligence artificielle les aident à identifier les gènes, indispensables à la fabrication du vaccin sur mesure. Cela revient à passer au crible plus de trois milliards de données. « Pour un patient, c’est l’équivalent d’une grande bibliothèque de données », illustre Kaidre Bendjama, chef de projet dans la start-up strasbourgeoise
De premiers résultats attendus dans quelques mois
Un premier patient à Toulouse a déjà reçu le traitement en janvier dernier. Mais il faudra encore attendre quelques mois pour obtenir les premiers résultats. En attendant, une trentaine de patients de l’Institut Curie à Paris et à Toulouse – souffrant de cancers ORL, incurables par traitement classique – vont recevoir cette nouvelle biotechnologie. « Il y a à peu près la moitié des patients qui vont récidiver de leur cancer et potentiellement en mourir. Donc, ce qu’on souhaite, c’est diminuer de façon drastique ce risque de récidive », explique le Pr Christophe Le Tourneau, responsable du département des essais cliniques précoce.
Ce qui paraissait inenvisageable il y a cinq ans pourrait devenir une réalité dans un futur proche. Restera un défi à relever toutefois : organiser une production industrielle à grande échelle pour proposer un vaccin adapté à chaque patient.