Cancer du sein : les 3 idées reçues les plus fréquentes sur la sexualité
On ne peut pas nier que la sexualité est impactée par le cancer. La fatigue, les effets secondaires liés aux traitements, la peur ou encore l’image du corps qui change peuvent venir entraver avec la vie intime. « La perte de libido est souvent évoquée. Mais cela dépend de chaque patiente : certaines vont avoir encore plus envie, car la maladie leur donnera une soif de vivre, de s’évader, de faire un pied de nez à la maladie. D’autres mettront leur sexualité en suspend… Ce sera propre à chacune », décrit l’onco-psychologue.
Les effets du cancer du sein sur la sexualité dépendent à la fois des traitements (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie ou thérapie ciblée), de la sévérité de la maladie, de la façon dont vous vivez votre relation à l’autre, mais aussi de votre sexualité avant la survenue du cancer.
Cancer du sein : la sexualité peut aider à traverser la maladie
« C’est important de pouvoir vous préparer. Je conseille d’évoquer la sexualité à un gynéco-sexologue formé à l’oncologie. Il va pouvoir anticiper les éventuels effets que vous allez ressentir et vous aider à trouver des solutions », préconise Catherine Adler-Tal.
Il ne faut pas croire que la sexualité s’arrête ou passe au second plan à l’annonce d’un cancer. Non seulement, elle pourra vous aider à traverser la maladie, mais en plus, elle permettra à votre corps de ressentir du plaisir à une période où il est malmené par la maladie.
« Aujourd’hui encore, de nombreuses idées reçues persistent à ce sujet, explique l’onco-psychologue. Mon rôle, c’est aussi de faire circuler la parole au sein du couple afin d’éviter les malentendus ». Pour Medisite, la spécialiste évoque les trois idées reçues les plus fréquentes.
Idée reçue numéro 1 : « Mon partenaire va me quitter après l’annonce de mon cancer »
De nombreuses patientes à qui on a diagnostiqué un cancer du sein craignent que leur partenaire prenne ses jambes à son coup. « C’est faux. Quand il l’aime vraiment, il flippe. Il ne s’en va pas, rassure l’onco-psychologue. Alors évidemment, je ne dis pas que ça n’est jamais arrivé. Cela dépend des couples. Mais un homme amoureux ne va pas vous quitter à l’annonce d’un cancer du sein ». Il aura peut-être du mal à vous communiquer ses peurs, car personne n’est préparé à ce genre d’épreuves. Il est difficile d’avoir les bons mots, les bonnes attentions au bon moment. Mais s’il vous aime sincèrement, il restera à vos côtés et vous accompagnera de son mieux.
Idée reçue numéro 2 : « Le cancer peut être contagieux ? »
Évidemment, la plupart d’entre vous sont bien conscients qu’un cancer du sein n’est en aucun cas contagieux. Or, selon la psychologue, un blocage peut survenir d’une peur inconsciente. « Ce sera complètement inconscient : dans les faits, le partenaire va savoir qu’un cancer du sein ne se transmet par sexuellement. Mais inconsciemment, cette idée peut le freiner quand même, explique Catherine Adler-Tal. L’idée d’être en train de ‘pénétrer une personne qui a des cellules cancéreuses’ peut parfois lui faire passer l’envie ».
Il faut absolument sortir cette idée de la tête. Non, un cancer du sein n’est pas contagieux et un rapport sexuel n’y changera rien. Vous ne risquez ni de contracter un cancer, ni de répandre les cellules cancéreuses, ni d’aggraver la maladie. Ce qui nous amène à évoquer la troisième idée reçue.
Idée reçue numéro 3 : « J’ai peur de lui faire mal en la touchant »
On peut très bien avoir une sexualité pendant un cancer. Ce n’est pas contre-indiqué et cela ne risque pas d’aggraver la maladie. Certains cas particuliers peuvent toutefois rendre les rapports plus douloureux. « Vous pouvez souffrir d’assèchements vaginaux qui font que la pénétration va faire mal. Or, si vous êtes concernée, sachez qu’il existe des solutions », déclare l’onco-psychologue.
La perturbation de l’équilibre hormonal de la femme qui peut être liée aux traitements et particulièrement à l’hormonothérapie, peut être responsable de douleurs au moment des rapports sexuels.
« On peut traiter le problème en amont, et c’est en partie pour ça qu’il est recommandé de parler sexualité très tôt, au début des traitements. Il y a des gélules, des lubrifiants, des injections d’acide hyaluronique ou du laser… Le problème, c’est que tout n’est pas remboursé. Cela dit, vous pouvez très bien ne pas avoir besoin de tout ça. Encore une fois, ce sera propre à chaque patiente« .
Catherine Adler-Tal, onco-psychologue, onco-sexologue