Troubles psychiatriques : les effets délétères du cancer sur la santé mentale des conjoints
Troubles psychiatriques : les effets délétères du cancer sur la santé mentale des conjoints
Selon une étude danoise et suédoise, l’annonce d’un diagnostic de cancer aurait des effets délétères sur la santé mentale des conjoint·es de malades. Iels seraient plus susceptibles de développer des troubles psychologiques ou psychiatriques liés au stress.
Le sort s’acharne. En plus de voir leurs proches souffrir, les accompagnant·es de personnes malades d’un cancer seraient plus susceptibles de développer des troubles psychologiques. C’est ce qu’avance une étude danoise et suédoise publiée le 5 janvier dans la revue Journal of the American Medical Association. Les chercheur·euses y révèlent que le risque de développer des troubles psychiatriques augmente de 30 % à la suite du diagnostic. Et ce sont souvent les conjoint·es de personnes cancéreuses qui sont concerné·es par ces troubles.
Pour le mesurer, les scientifiques ont analysé les données de plus de 3 millions de personnes. Deux millions sept cent mille étaient en couple avec des personnes en bonne santé quand près de 550 000 s’occupaient de leur conjoint·e malade d’un cancer. Les résultats sont clairs : les accompagnant·es souffrent davantage de toxicomanie, de dépression, d’anxiété et de troubles liés au stress.
Les hommes âgés plus à risque
Comme le note Marie Claire, hommes et femmes ne sont pas égaux face à cette prévalence des troubles psychiatriques. Si les femmes sont surreprésentées parmi les conjoint·es aidant·es (54 % contre 46 % d’hommes), elles ne sont pas les premières victimes des effets psychologiques de l’accompagnement. En effet, les hommes développent majoritairement des troubles en aidant leur conjoint·e.
L’âge du malade et celui de son aidant·e présagent également des risques. Celles et ceux qui sont âgé·es de 40 à 79 ans sont plus susceptibles de présenter un affect psychologique que les autres. Et cela est d’autant plus vrai dans le cas de cancers particulièrement agressifs. Les malades du pancréas, des poumons, du foie et de l’œsophage, dont les cancers présentent une plus forte probabilité de décès, ont les conjoint·es les plus à risque.
Cette étude souligne, à nouveau, les multiples intrications de la maladie et la nécessité de prise en charge des proches de malades sur le plan psychologique. Le ou la conjoint·e subit également la maladie, par procuration, et voit l’objet de son amour souffrir. À cela s’ajoute la peur de la mort, qui n’est pas négligeable, et qui explique que le risque de développer un trouble psychiatrique s’accroît de 14 % chaque année qui suit le diagnostic.