Cancer de l’endomètre et chirurgie : comment se déroule l’intervention ?
La chirurgie est, dans la plupart des cas, le traitement de première intention pour soigner un cancer de l’endomètre, causé par des cellules cancéreuses qui envahissent la paroi interne de l’utérus.
Pour de nombreuses femmes, cette intervention chirurgicale sert autant à détruire les cellules cancéreuses présentes qu’à renseigner l’équipe multidisciplinaire sur le type de tumeur et le stade du cancer. Trois types de procédures peuvent être utilisés pour la chirurgie du cancer de l’endomètre : la laparotomie, la cœlioscopie et la voie vaginale (ou voie basse).
1. Cancer de l’endomètre et chirurgie : l’intervention par laparotomie
Une laparotomie est une opération chirurgicale majeure qui consiste à ouvrir l’abdomen grâce à une grande incision afin de visualiser l’intérieur de toute la cavité abdominale, selon l’Institut national du cancer. Le chirurgien peut ainsi observer et palper les organes (utérus, ovaires, trompes de Fallope, ganglions lymphatiques) avant de procéder à leur ablation s’ils sont atteints. L’incision peut être effectuée dans deux directions :
-
Incision dans le sens vertical : la plupart du temps, le chirurgien ouvre le ventre du nombril au pubis. En cas de cancer très avancé, il est parfois nécessaire de pratiquer l’incision du sternum au pubis.
-
Incision dans le sens horizontal : elle est pratiquée au-dessus du pubis.
La laparotomie est la voie préconisée quand la tumeur est d’un volume important, empêchant de passer par la voie basse, ou quand la patiente n’est pas en mesure d’être opérée par cœlioscopie.
2. Cancer de l’endomètre et chirurgie : l’intervention par cœlioscopie
Une cœlioscopie, parfois appelée « laparoscopie », est, comme la laparotomie, une intervention chirurgicale permettant à la fois d’effectuer un diagnostic pour examiner les organes de l’abdomen, mais aussi de procéder à des biopsies (prélèvements de tissus) ou des ablations de tumeurs de petite taille. La différence avec la laparotomie est que la cœlioscopie est une opération de chirurgie peu invasive et présentant moins de risques de complication, car elle ne nécessite que de petites incisions.
Pour réaliser une cœlioscopie, le chirurgien utilise un instrument appelé endoscope. Il s’agit d’un tube long et fin équipé d’une lumière et d’une caméra haute résolution. D’autres tubes peuvent être insérés aussi, dotés d’instruments chirurgicaux à leur extrémité, pour réaliser les prélèvements ou pour retirer les tumeurs de petite taille. Ces instruments et l’endoscope sont introduits par de courtes incisions dans la paroi abdominale. Le ventre est gonflé par un gaz afin de permettre au chirurgien de procéder à l’opération. Les images de la caméra sont retransmises en temps réel sur un moniteur vidéo, précise le Dr Vincent Ducrotoy du Centre hospitalier du Belvédère. Aujourd’hui, les cœlioscopies pour soigner le cancer de l’endomètre peuvent, d’après Institut Gustave Roussy, également être réalisées par des robots.
3. Cancer de l’endomètre et chirurgie : l’intervention par voie vaginale
Lors d’une intervention chirurgicale par voie vaginale, le chirurgien peut retirer la tumeur de l’endomètre en passant par les voies naturelles, c’est-à-dire par le vagin. Cette méthode permet de ne pas pratiquer d’incision. Toutefois, d’après l’Institut national du cancer, elle ne permet pas de retirer les ganglions lymphatiques ni même, dans certains cas, les ovaires et les trompes de Fallope si elles sont atteintes.
Sources
- Institut du cancer, Cancer de l’endomètre / Accéder à la tumeur
- Dr Vincent Ducrotoy, Centre hospitalier du Belvédère, La cœlioscopie
- Institut Gustave Roussy, Chirurgie gynécologique
- American Cancer Society, Surgery for Endometrial Cancer