Cabines de bronzage UV : la solution contre les carences en vitamine D ?
Pour éviter les carences en vitamine D, certains se tournent vers les cabines de bronzage à rayons ultraviolets. Mais elles comportent des risques élevés de cancer de la peau.
Une grande partie de la vitamine D nécessaire à notre organisme est synthétisée au niveau de la peau sous l’action des rayons ultraviolets (UV) du soleil. Mais notre mode de vie sédentaire nous oblige à passer plus de temps à l’intérieur, loin du soleil et de ses bienfaits.
Cet éloignement peut entraîner des carences en vitamine D, surtout en hiver, conduisant à d’importantes fatigues, un système immunitaire affaibli, voire à des dépressions. Pour éviter ces carences, certaines personnes se tournent vers les cabines de bronzage, des appareils proposant des rayons ultraviolets artificiels. Mais est-ce vraiment une bonne idée ?
Pas de production de vitamine D sous UV artificiels
Plusieurs études ont tenté de démontrer un rapport entre production de vitamine D et exposition aux UV artificiels des cabines de bronzage. Cependant, plusieurs d’entre elles “présentent des conflits d’intérêt” précise l’Institut national du cancer (INCa) dans un rapport publié en 2022. À ce jour, aucun consensus scientifique n’a encore été établi.
Une répétition de courtes sessions d’expositions à des UV artificiels permettrait cependant d’augmenter le niveau de vitamine D, selon une autre étude publiée en 2008 dans le journal Photochemistry and Photobiology et “qui ne présente pas de conflit d’intérêt”. Mais les auteurs de cette étude concluent eux-mêmes que “l’utilisation des UV artificiels comme source de vitamine D ne peut être recommandée du fait de leurs propriétés cancérogènes à long terme et de la fréquence des effets secondaires observés à très court terme”.
Un risque accru de mélanomes
Et pour cause : “La pratique du bronzage artificiel est plus dangereuse qu’une exposition au soleil sans protection” met en garde l’INCa. Les effets cancérogènes des UV artificiels viennent en effet s’ajouter aux UV naturels du soleil. Ainsi, une séance de 15 minutes dans une cabine de bronzage en France serait équivalente à une exposition de même durée sur une plage des Caraïbes, sans protection solaire !
“De nombreuses expertises ont démontré l’augmentation significative du risque de cancer, notamment de mélanome cutané [le cancer de la peau le plus agressif et le plus grave, ndlr], provoqué par le bronzage en cabine” indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). En France, les cabines de bronzage seraient ainsi responsables de 380 nouveaux cas de mélanomes chaque année.
Une utilisation fortement déconseillée, même à petite dose
La fréquentation des cabines de bronzage est donc fortement déconseillée. L’entrée est d’ailleurs interdite aux mineurs, rappelle l’INCa. En France, 43 % des cas de mélanomes chez les jeunes seraient attribués à une utilisation des cabines de bronzage avant l’âge de 30 ans, selon l’Anses.
De plus, aucune valeur limite n’a pu être fixée pour déterminer le seuil de risque. “Autrement dit, une séance de bronzage peut suffire à provoquer un cancer” déplore l’Anses. Les personnes ayant eu recours au moins une fois aux cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans augmenteraient ainsi de 59 % le risque de développer un mélanome cutané, qui représente l’une des premières causes de mortalité chez cette tranche d’âge.
Privilégiez les sources naturelles
“Pour un individu à peau claire, une exposition au soleil de midi, cinq à dix minutes, deux à trois fois par semaine, des avant-bras et du visage, est suffisante pour produire, lors d’une journée ensoleillée, la vitamine D nécessaire à l’organisme” déclare l’INCa dans son rapport.
Si une grande partie de notre vitamine D est synthétisée sous l’effet du soleil, une autre partie provient également de notre alimentation. En cas de carences, vous pouvez consommer des aliments riches en vitamine D, comme les poissons gras, l’huile de foie de morue ainsi que certains végétaux et champignons tels que les girolles et les cèpes
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