Cancer de la vessie : très fréquent et pourtant encore tabou, pourquoi il faut s’en méfier
Le cancer de la vessie figure parmi les plus fréquents au monde et en France, il est le 7e le plus fréquent. Il touche touche 80 % d’hommes.
Le 13 novembre 2024, le maire de Rouen (Seine-Maritime), Nicolas Mayer-Rossignol, annonçait être atteint d’un cancer de la vessie. Ce cancer figure parmi les plus fréquents au monde et en France, il est le 7e le plus fréquent avec 13 000 nouveaux cas par an.
Cette maladie, qui touche 80 % d’hommes, reste paradoxalement assez taboue et peu connue du grand public. Car, comme le résume Lori Cirefice, présidente de l’association Cancer Vessie, « personne n’aime parler de ses besoins naturels ».
La différence du cancer du sein par exemple, très médiatisé, les célébrités sont moins enclines à évoquer leur cancer de la vessie.
Comment définir le cancer de la vessie ?
Cette pathologie se caractérise par le développement anarchique de cellules anormales dans la muqueuse vésicale, formant progressivement une tumeur maligne.
Le principal facteur de risque identifié est le tabagisme, responsable de plus de 50 % des cas chez les hommes et 40 % chez les femmes. Rien d’étonnant à cela : les substances toxiques du tabac, transportées par le sang jusqu’aux reins, se concentrent dans l’urine, exposant directement la vessie à ces agents cancérigènes.
Comment on le détecte ?
Le symptôme le plus caractéristique est l’hématurie – la présence de sang dans les urines. Des envies pressantes et fréquentes d’uriner peuvent également être un signe d’alerte.
Il est crucial de consulter rapidement face à ces symptômes, particulièrement pour les femmes qui tendent à minimiser ces signes et sont souvent diagnostiquées à des stades plus avancés.
Le diagnostic se fait par trois examens :
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Une échographie de l’appareil urinaire ;
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Un examen des urines, appelé cytologie urinaire, qui vise à rechercher si vos urines contiennent des cellules cancéreuses ;
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Une cystoscopie qui permettra d’inspecter l’intérieur de votre vessie et d’effectuer des prélèvements si nécessaire.
Quel traitement ?
La prise en charge devra s’adapter à l’évolution de la maladie.
Plusieurs options s’offrent aux patients :
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Si le cancer de la vessie est non infiltrant, c’est-à-dire limité à la muqueuse – la première couche de la paroi de la vessie – l’intervention chirurgicale est le traitement de première intention ;
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Si le cancer de la vessie est infiltrant, la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie peuvent être associés ;
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Si le cancer a formé des métastases à distance de la vessie, le principal traitement est la chimiothérapie, sans opération.
Attention aux récidives
Enfin, comme le précise Lori Cirefice, « le cancer de la vessie est très récidivant ». Des traitements médicamenteux peuvent être mis en place en adjuvant, après la chirurgie, et ce afin de réduire le risque de récidive et de progression pour les tumeurs les plus à risque.
À noter que l’Institut national du cancer établit qu’en cas de cancer de la vessie, la survie à cinq ans est de 55 % chez les hommes et de 49 % chez les femmes.
Avec Destination Santé.