Cancer du col de l’utérus : attention à cette idée reçue chez les femmes homosexuelles et bisexuelles
Cancer du col de l’utérus : attention à cette idée reçue chez les femmes homosexuelles et bisexuelles
La conviction répandue selon laquelle les femmes homosexuelles et bisexuelles ne courent aucun risque de cancer du col utérin est une idée reçue qui a créé un vide dangereux en matière de dépistage, a averti le système de santé publique du Royaume-Uni dans une campagne d’informations dédiée. Les experts ont tenu à rappeler que l’infection à papillomavirus humain (HPV) se transmet à l’occasion de contacts intimes peu importe le sexe et l’orientation sexuelle.
Un cancer du col de l’utérus est une maladie qui se développe sur la muqueuse du col de l’utérus, autrement dit sur le tissu qui le recouvre. Sa cause principale est une infection persistante par le papillomavirus humain ou HPV (human papillomavirus). « Lorsque ce virus s’installe durablement au niveau du col de l’utérus, il peut provoquer des modifications de l’épithélium, on parle de lésions précancéreuses. », précise l’Institut national du Cancer, qui précise que cette maladie est décelée lors d’un examen de dépistage (test cervico-utérin) ou si des symptômes sont apparus. Ce cancer peut toucher toutes les femmes, comme vient de le rappeler le National Health Service (NHS) au Royaume-Uni.
Dans un récent point d’information relayé par le site Slate, l’organisme va en effet à l’encontre d’une idée reçue trop répandue selon laquelle les femmes lesbiennes et bisexuelles ne pourraient pas contracter la maladie. Le document précise ainsi que près de 50 000 femmes lesbiennes et bisexuelles n’ont jamais passé de test de dépistage du cancer du col utérin parce qu’elles pensent à tort qu’elles ne sont pas à risque. « Cependant, toute activité sexuelle peut transmettre le papillomavirus. », précisent les auteurs qui ont analysé des données de la Fondation LGBT. Celles-ci ont révélé que près d’une femme LGBT sur cinq (19%) éligible au dépistage n’a jamais été prise en charge.
Un contact intime suffit pour transmettre le virus
« L’information trompeuse selon laquelle les femmes homosexuelles et bisexuelles ne sont pas à risque de contracter cette maladie est l’un des mythes les plus dangereux, car elle a créé un déficit de dépistage pour des milliers de personnes. Soyons clairs : le cancer ne fait pas de discrimination. Si vous avez un col de l’utérus, vous pouvez contracter le cancer du col de l’utérus et, comme il est évitable, les personnes devraient se faire dépister régulièrement. », précise dans un communiqué le Dr Michael Brady. Selon la Société canadienne du cancer, plus d’une centaine de virus différents font partie de la famille des virus du papillomavirus humain, dont plus de 40 types transmissibles par contact sexuel.
Ces virus peuvent infecter les parties génitales des hommes et des femmes, y compris le col de l’utérus, la vulve, le vagin, l’anus et le pénis, mais aussi les voies aérodigestives supérieures (bouche et gorge). Seuls certains types sont impliqués dans la survenue du cancer du col de l’utérus : les virus les plus rencontrés sont les HPV de type 16 et 18, présents dans plus de 70 % des cas. En France, le site dédié à cette famille de virus précise bien que la transmission se fait principalement par contact intime, de peau à peu « même sans pénétration avec une/des personnes porteuses du virus. Les papillomavirus peuvent être notamment transmis par les doigts lors de caresses intime. »
Prévenir l’infection par la vaccination et le dépistage
« Aucune femme ne devrait être mise en danger à cause des mythes et de la désinformation. Toute personne ayant un col de l’utérus peut être à risque de cancer du col de l’utérus et un dépistage régulier et efficace est le seul moyen de s’en protéger. J’exhorte vivement les femmes des communautés LGBT à se faire dépister si ce n’est déjà fait, cela pourrait vous sauver la vie. », ajoute Seema Kennedy, ministre de la Santé publique à l’occasion de cette campagne d’information. Cette idée reçue est également dénoncée par la Fédération LGBT française dans un document dédié, soulignant bien que « toute femme ayant eu des rapports homosexuels ou hétérosexuels peut être porteuse de virus HPV. »
Les examens de dépistage (frottis du col de l’utérus) et la vaccination contre le HPV (conseillée chez les femmes avant leur premier rapport sexuel), sont les principaux moyens de prévention. « La vaccination ne protège pas contre toutes les infections à papillomavirus. C’est pourquoi il est nécessaire, chez les femmes de 25 à 65 ans, même si elles sont vaccinées, de faire des frottis de dépistage tous les 3 ans après deux premiers frottis normaux pratiqués à un an d’intervalle. », affirme l’Assurance maladie. Selon ses estimations, les HPV sont en cause chaque année dans environ 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus, 500 cancers de la vulve, 300 cancers du vagin et 1 100 cancers de l’anus