Cancer du sein : 9 conseils précieux d’une oncologue si vous attendez un diagnostic
Le temps d’attente, les angoisses liées au diagnostic, toutes les questions que l’on se pose… Le Professeur Mahasti Saghatchian, oncologue, nous donne de précieux conseils pour mieux vivre cette période bouleversante.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en France, il fait donc l’objet d’un programme de dépistage organisé afin d’être dépister le plus vite possible. Ce dépistage est réalisé par une mammographie, et est conseillé tous les deux ans à partir de 50 ans. Ces instants peuvent être source d’angoisse, voici quelques conseils pour vous aider à les traverser :
1. Refuser un diagnostic par téléphone
Attendre les résultats d’une biopsie, d’un prélèvement ou d’un examen médical, cela peut être long et éprouvant. D’après notre oncologue, c’est même l’un des principaux problèmes qui se posent au moment du diagnostic d’un cancer : l’angoisse que l’attente génère chez le patient. Appeler pour connaître un résultat plutôt qu’attendre peut donc sembler plus rapide et facile. Son premier conseil : prendre rendez-vous pour en parler de vive voix avec un médecin et dans l’intimité d’un cabinet médical.
2. Venir accompagnée lors du rendez-vous
» On oublie de dire à nos patientes de venir accompagnées, c’est fondamental ! « , explique le Pr Saghatchian, oncologue. Pour comprendre ce qui nous arrive et mieux appréhender la suite (examens supplémentaires, traitements…), on est jamais trop de deux. » On sait que les patientes repartent avec sans doute 10% d’informations qu’elles auront retenu sur les 100% d’informations qu’on aura données « , raconte l’oncologue. Être entourée apporte du soutien mais l’accompagnant joue aussi un rôle très concret : il écoute et peut poser des questions qu’on pourrait oublier vu les circonstances. Autre conseil de la spécialiste pour ne passer à côté d’aucune information : enregistrer la consultation à l’aide d’une magnéto ou d’un smartphone.
3. Parler de ses craintes, même avant le dépistage
Et ce dès le début, avant même une biopsie. Notre oncologue raconte voir en consultation beaucoup de femmes qui taisent leurs angoisses pour ne pas inquiéter leurs proches. » Le cancer, ça isole. Il faut lutter contre ça et commencer à parler de ses craintes avant même la biopsie pour ne pas garder ça pour soi…. Mais vraiment choisir à qui on en parle « , explique-t-elle.
4. Se méfier des partages d’expérience de l’entourage
C’est naturel, certaines personnes peuvent avoir envie de partager leur expérience de la maladie et donner des conseils en pensant bien faire. Pourtant, le Pr Saghatchian le rappelle : chaque cas est différent. De l’annonce du diagnostic en passant par les traitements, aucun patient ne vit exactement la même chose.
5. Consulter un spécialiste au plus tôt, dès les premiers symptômes
» Le parcours des patients fait que le diagnostic peut être donné par tout un tas de médecins différents, et beaucoup plus rarement par le cancérologue ou l’oncologue « . L’idéal est d’anticiper au maximum en prenant rendez-vous avec un spécialiste. Pour trouver une prise en charge adaptée dans son secteur, on peut se fier à la carte interactive de l’offre de soins en cancérologie mise à disposition par l’Institut National du Cancer.
6. Ne pas avoir peur de poser toutes les questions qui nous tracassent
Est-ce qu’on va me retirer un sein ?, Vais-je perdre mes cheveux ?, « Concrètement, comment se passe une chimiothérapie ? « … Au moment de l’annonce d’un cancer du sein, l’angoisse monte et mille questions peuvent se poser. L’oncologue est là pour y répondre.
7. Noter ses questions pour le rendez-vous d’après
Après l’annonce du diagnostic et dans les jours qui viennent, de nouvelles questions peuvent arriver. Les noter au fur et à mesure permet de ne pas les oublier pour que le médecin y réponde au prochain rendez-vous.
8. Demander un deuxième avis
Pour avoir la confirmation (ou non) du diagnostic. On peut consulter un autre spécialiste ou se tourner vers un médecin traitant.
9. Se tourner vers les associations de patients
Professeur Mahasti Saghatchian, oncologue.