Cancer du sein chez l’homme
Les hommes ont du tissu mammaire tout comme les femmes, mais leurs seins sont moins développés. Le cancer du sein chez l’homme est semblable au cancer du sein chez la femme, mais il y a quelques différences. On traite en grande partie le cancer du sein chez l’homme comme le cancer du sein chez la femme ménopausée (lorsque les ovaires ont cessé de produire de l’œstrogène). Moins de 1 % de tous les cancers du sein affecte les hommes.
Les chercheurs estiment qu’en 2022, il y aura 270 nouveaux cas de cancer du sein chez l’homme au Canada et que 55 hommes mourront de la maladie.
La tumeur cancéreuse du sein peut se propager (métastases) à d’autres parties du corps. La tumeur cancéreuse est aussi appelée tumeur maligne.
Presque tous les cancers du sein détectés chez les hommes sont des carcinomes canalaires. Ce type de cancer prend naissance dans les cellules glandulaires du revêtement d’un canal. Les médecins classent ces tumeurs dans les catégories « non infiltrante » ou « infiltrante ». Non infiltrante signifie que les cellules cancéreuses ne se sont pas propagées au-delà du canal où elles ont pris naissance. Infiltrante signifie que les cellules cancéreuses ont commencé à traverser la paroi du canal jusque dans le tissu voisin.
La plupart des carcinomes canalaires chez l’homme sont infiltrants. Une fois qu’ils ont traversé le canal, les cellules cancéreuses peuvent continuer à se développer pour former une masse ou un épaississement dans le sein. Les cellules du cancer du sein peuvent aussi se propager aux ganglions lymphatiques et à d’autres parties du corps.
D’autres types de cancer du sein peuvent affecter l’homme, mais ils sont rares. On les traite de la même façon que chez la femme.
Facteurs de risque
Un facteur de risque est quelque chose, comme un comportement, une substance ou un état, qui accroît le risque d’apparition d’un cancer. La plupart des cancers sont attribuables à de nombreux facteurs de risque, mais il arrive parfois que le cancer du sein se développe chez des hommes qui ne présentent aucun des facteurs de risque décrits ci-dessous.
Le risque de cancer du sein pour l’homme augmente avec l’âge. La plupart des hommes qui reçoivent ce diagnostic ont plus de 60 ans.
Facteurs de risque connus
Des preuves convaincantes permettent d’affirmer que les facteurs suivants font augmenter le risque de cancer du sein chez l’homme.
Des antécédents familiaux de cancer du sein font augmenter le risque de cancer du sein chez l’homme. Plus le nombre de parents proches, hommes ou femmes, ayant reçu un diagnostic de cancer du sein augmente, plus le risque d’un homme d’en être atteint est élevé.
Les mutations des gènes BRCA sont des changements qui affectent les gènes du cancer du sein. Seul un très faible nombre de cancers du sein chez l’homme est causé par une
héréditaire. Les mutations BRCA2 font augmenter davantage le risque de cancer du sein chez l’homme que chez la femme. Les mutations du gène BRCA1 font également augmenter le risque de cancer du sein chez l’homme, mais pas autant que les mutations du gène BRCA2. Les hommes porteurs de ces mutations génétiques peuvent les transmettre à leurs enfants. Les enfants dont le père est atteint d’un cancer du sein risquent plus d’avoir cette maladie.
Le syndrome de Klinefelter est un trouble héréditaire, ou génétique, très rare. Chez l’homme atteint de ce syndrome, le taux d’androgènes est plus bas que la normale et le taux d’œstrogène est plus élevé que la normale. Ces changements dans les taux d’hormones sont liés à un risque plus élevé de cancer du sein.
L’exposition à la radiation, en particulier du thorax, accroît le risque de cancer du sein chez l’homme.
La cirrhose se manifeste lorsque du tissu cicatriciel remplace le tissu sain dans le foie. Cela signifie que le foie ne fabrique pas suffisamment de protéines qui font habituellement circuler les hormones jusque dans le sang. Le taux d’œstrogène est donc élevé et le taux de progestérone est donc bas, ce qui engendre une hausse du risque de cancer du sein.
Facteurs de risque possibles
Les facteurs qui suivent affectent les taux d’œstrogène et d’androgènes, et si ces taux sont modifiés, cela peut faire augmenter le risque de cancer du sein chez l’homme. On doit faire plus de recherches pour clarifier le rôle de ces facteurs dans le développement du cancer du sein chez l’homme.
La gynécomastie est un trouble caractérisé par le développement excessif des seins chez l’homme. Elle est souvent liée à des taux anormaux d’œstrogène ou d’androgènes.
L’obésité accroît le risque de cancer du sein chez la femme et pourrait l’accroître aussi chez l’homme. Les cellules graisseuses transforment les androgènes en œstrogène, alors les hommes qui ont plus de cellules graisseuses ont un taux d’œstrogène plus élevé.
La consommation d’alcool affecte le foie, ce qui risque de modifier le taux d’œstrogène. L’alcool accroît le risque de cancer du sein chez la femme. Il pourrait aussi l’accroître chez l’homme.
Un traitement à base d’œstrogène pour le cancer de la prostate peut accroître le risque de cancer du sein chez l’homme, mais le risque est faible comparativement aux bienfaits du traitement. Lors d’études, on a également constaté que les hommes qui prennent de l’œstrogène dans le but de devenir une femme peuvent aussi être plus à risque d’avoir un cancer du sein.
Certains troubles testiculaires peuvent accroître le risque de cancer du sein chez l’homme. C’est le cas par exemple quand un testicule n’a pas descendu dans le scrotum (cryptorchidie) ou qu’un testicule ou les deux ont été enlevés. L’homme qui a eu les oreillons à l’âge adulte et qui ont causé l’inflammation d’un testicule peut aussi être plus à risque d’avoir un cancer du sein.
Facteurs de risque inconnus
On n’arrive pas encore à déterminer si les facteurs suivants sont liés au cancer du sein chez l’homme. C’est peut-être parce que les chercheurs ne parviennent pas à établir définitivement ce lien ou que les études ont engendré différents résultats. Il faut mener d’autres études afin de savoir si les éléments qui suivent sont des facteurs de risque du cancer du sein chez l’homme :
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travail dans un environnement très chaud, comme dans une aciérie où se trouvent des hauts fourneaux et des laminoirs
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travail où il y a une exposition à des vapeurs d’essence et à des gaz d’échappement
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cancer du sein antérieur
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exposition à des substances qui causent le cancer présentes dans l’environnement
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tabagisme
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manque d’activité physique
Symptômes
Il est important qu’un homme sache ce qui est normal pour ses seins et qu’il signale tout changement à son médecin. Le signe le plus fréquent du cancer du sein chez l’homme est une masse indolore, habituellement située près du mamelon ou en-dessous. D’autres signes et symptômes sont entre autres ceux-ci :
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écoulement ou saignement du mamelon
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encroûtement du mamelon
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mamelon qui pointe soudainement vers l’intérieur (mamelon inversé)
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douleur ou enflure au sein
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masse à l’aisselle (creux axillaire)
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lésion ouverte (ulcère) sur la peau du sein qui ne guérit pas
Les signes et symptômes tardifs se manifestent quand le cancer grossit ou se propage à d’autres parties du corps, dont d’autres organes. Les symptômes tardifs du cancer du sein chez l’homme sont entre autres ceux-ci :
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perte de poids
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douleur osseuse
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toux ou essoufflement
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jaunisse
Diagnostic
Le processus diagnostique du cancer du sein débute habituellement par une visite à votre médecin de famille. Il vous questionnera sur les symptômes que vous éprouvez et vous fera peut-être un examen physique. En se basant sur ces informations, il est possible que votre médecin vous dirige vers un spécialiste ou vous prescrive des examens afin de vérifier la présence d’un cancer du sein ou d’autres problèmes de santé.
Le processus diagnostique peut sembler long et décourageant. C’est normal de s’inquiéter, mais essayez de ne pas oublier que d’autres affections médicales peuvent causer des symptômes semblables à ceux du cancer du sein. Il est important que l’équipe de soins élimine toute autre cause possible du problème de santé avant de poser un diagnostic de cancer du sein.
On a couramment recours aux tests qui suivent pour éliminer ou diagnostiquer le cancer du sein chez l’homme. Bien des tests permettant de poser le diagnostic de cancer sont également employés pour en déterminer le stade, c’est-à-dire jusqu’où la maladie a progressé. Votre médecin pourrait aussi vous faire passer d’autres examens afin de vérifier votre état général de santé et d’aider à planifier votre traitement.
Antécédents de santé et examen physique
Vos antécédents de santé consistent en un bilan de vos symptômes, de vos facteurs de risque et de tous les événements et troubles médicaux que vous auriez pu éprouver dans le passé. Votre médecin vous posera des questions sur vos antécédents :
- symptômes qui laissent croire à un cancer du sein;
- exposition à la radiation;
- exposition professionnelle ou environnementale à des facteurs de risque du cancer du sein.
Votre médecin peut aussi vous demander s’il y a des antécédents de cancer du sein ou d’autres types de cancer dans votre famille.
L’examen physique permet à votre médecin de rechercher tout signe de cancer du sein. Lors de l’examen physique, votre médecin peut :
- faire un examen clinique de vos seins à la recherche de masses dans vos seins et vos ganglions lymphatiques, d’un durcissement ou d’un épaississement du tissu mammaire et de changements de la peau des seins ou des mamelons;
- palper votre abdomen pour savoir si vos organes sont plus gros que la normale (enflés);
- écouter vos poumons.
Mammographie diagnostique
La mammographie diagnostique est une radiographie qui emploie des radiations de faible dose pour produire des images du sein. On y a recours pour faire le suivi de résultats anormaux observés lors d’un examen clinique des seins. La mammographie permet aussi de guider le médecin vers une région anormale lors d’une biopsie.
Échographie
Lors d’une échographie, on a recours à des ondes sonores de haute fréquence pour produire des images de parties du corps. Elle permet de savoir si une masse au sein est une tumeur solide ou un
. Les médecins peuvent aussi se servir de l’échographie pour guider l’aiguille à biopsie vers la région anormale.
Si un homme est atteint d’un cancer du sein de stade avancé, le médecin peut avoir recours à l’échographie pour vérifier si le cancer s’est propagé au foie (métastases hépatiques).
Biopsie
Lors d’une biopsie, le médecin prélève des tissus ou des cellules du corps afin qu’ils soient analysés en laboratoire. Le rapport du pathologiste indiquera s’il y a ou non des cellules cancéreuses dans l’échantillon.
La biopsie du sein est le seul moyen de diagnostiquer avec certitude le cancer du sein. Les médecins peuvent avoir recours aux types suivants de biopsie.
Lors de la biopsie à l’aiguille fine (BAF), on utilise une aiguille très fine et une seringue pour prélever une petite quantité de tissu dans la masse. La BAF peut aider à déterminer si la masse est un kyste ou une tumeur. C’est le type de biopsie auquel on a le plus souvent recours pour diagnostiquer le cancer du sein chez l’homme puisqu’on peut atteindre la plupart des masses avec l’aiguille. Apprenez-en davantage sur la biopsie à l’aiguille fine (BAF).
Lors de la biopsie chirurgicale, ou ouverte, on enlève la masse ou la région anormale en partie ou en totalité. La biopsie excisionnelle permet d’enlever toute la masse ou la région anormale ainsi qu’une marge de tissu sain tout autour. La biopsie incisionnelle permet d’enlever seulement une partie de la masse ou de la région anormale. On peut avoir recours à la biopsie chirurgicale si on ne parvient pas à prélever suffisamment de tissu lors de la BAF pour poser un diagnostic. Apprenez-en davantage sur la biopsie chirurgicale.
Biopsie des ganglions lymphatiques
Les cellules du cancer du sein peuvent se détacher de la tumeur et circuler dans le système lymphatique jusqu’aux ganglions lymphatiques. La biopsie des ganglions lymphatiques permet d’enlever des ganglions lymphatiques pour les examiner au microscope afin de savoir s’ils sont atteints par le cancer. Le nombre de ganglions lymphatiques atteints par le cancer aide les médecins à établir le stade du cancer du sein.
L’évidement ganglionnaire axillaire permet d’enlever des ganglions lymphatiques de l’aisselle (creux axillaire). C’est la méthode à laquelle on a le plus souvent recours pour vérifier les ganglions lymphatiques chez l’homme.
Analyse du statut des récepteurs hormonaux
Le corps de l’homme fabrique normalement une petite quantité d’œstrogène et de progestérone, deux hormones. Certaines cellules du cancer du sein ont des récepteurs pour ces hormones. Quand les hormones se fixent à ces récepteurs, elles peuvent favoriser le développement des cellules du cancer du sein.
L’analyse du statut des récepteurs hormonaux permet de savoir si les cellules du cancer du sein ont des récepteurs d’œstrogènes (ER), de progestérone (PR) ou des deux. La plupart des cancers du sein diagnostiqués chez l’homme sont à récepteurs d’œstrogènes positifs (ER+) et à récepteurs de progestérone positifs (PR+). Ces informations aideront votre équipe de soins à décider quel plan de traitement sera le plus efficace pour vous.
Analyse du statut HER2
ErbB2 est plus connu sous le nom de HER2, ou HER2/neu. HER2 signifie « human epidermal growth factor receptor 2 », soit récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain. C’est un gène qui a été modifié (mutation), alors il aide la tumeur à croître, ce qu’on appelle
oncogène
On fait l’analyse du statut HER2 afin de savoir si les cellules du cancer du sein fabriquent plus de protéines HER2 que la normale (surexpression). Seul un petit nombre de tumeurs au sein chez l’homme sont HER2 positives.
Autres tests
Il est possible que votre médecin prescrive d’autres tests afin de vérifier votre état général de santé. Vous pourriez aussi passer des examens qui permettront de savoir si le cancer s’est propagé (métastases) à d’autres parties du corps, dont ceux-ci :