Cancer du sein : comment gérer la fatigue pendant les traitements ?
Dans le cadre d’un cancer du sein localisé, chez des patientes qui reçoivent des traitements par chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie et éventuellement hormonothérapie, la fatigue peut entraver le quotidien. Elle doit être distinguée de la fatigue qui survient en cas de cancer métastatique dont il n’est pas question ici.
Deux approches complémentaires
La prise en charge de la fatigue pendant et après le traitement du cancer du sein repose sur deux axes distincts et complémentaires :
L’activité physique
Celle-ci doit être mise en place le plus tôt possible dès le début de la prise en charge oncologique. Chez les femmes qui avaient déjà une pratique sportive, la consigne est d’en faire moins mais de continuer malgré tout. Quant à celles qui n’avaient aucune culture d’activité physique dans leur mode de vie, une éducation thérapeutique va être proposée. « Dans un premier temps, l’information médicale précise les bénéfices de l’activité physique, puis les enseignants APA organisent des cours collectifs pour leur permettre de se lancer », explique le Dr Carole Bouleuc. L’idée, c’est d’effectuer des séances permettant de parvenir à une activité d’intensité moyenne.
Par exemple, la marche ne suffit pas. « Il est nécessaire d’être un peu essoufflée, avec une fréquence cardiaque qui s’accélère et des difficultés à parler. Bien entendu, le niveau d’effort pour arriver à cet état est variable selon la condition physique de chaque femme mais il est important de ressentir la notion d’effort physique et de modification cardiocirculatoire qui en découle », précise la spécialiste. De manière générale, il est recommandé d’effectuer 5 séances de 30 minutes par semaine. Quand on est malade, il faut essayer de se rapprocher autant que possible de cet objectif. « En parallèle, on adopte une alimentation variée et équilibrée mais pas de régime spécifique car aucun n’est préconisé par les nutritionnistes », poursuit-elle.
La gestion du stress
« Le retentissement psychologique que le cancer peut provoquer chez certaines femmes doit être détecté le plus tôt possible pour mettre en place, soit des séances classiques de soutien psychologique auprès d’une psycho-oncologue, soit des approches psycho-corporelles pour les femmes qui ne sont pas dans la démarche de parler et de réfléchir sur elles-mêmes », prévient le Dr Carole Bouleuc. La gestion du stress passe par des techniques de sophrologie, de méditation, d’hypnose et de réflexologie. Le yoga est un mélange car il y a de l’activité physique mais aussi de la méditation. Il à été démontré que ces techniques diminuent le niveau de stress et améliorent la qualité de vie.
Enfin, le retour ou le maintien à l’emploi est essentiel car cela fait partie intégrante de l’équilibre pour de nombreuses femmes. « À l’institut Curie, nous avons mis en place des ateliers collectifs dispensés par des assistantes sociales pour aider les patientes à se projeter dans la reprise du travail et leur donner aussi des conseils techniques sur leurs droits comme le mi-temps thérapeutique qui facilite la reprise du travail », détaille notre interlocutrice.
Julie Giorgetta