Conisation du col de l’utérus : tout savoir sur cette chirurgie
Pour retirer les lésions précancéreuses présentes au niveau du col de l’utérus, une conisation est nécessaire. Comment se déroule cette chirurgie ? Comment s’y préparer ? On vous explique.
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À la suite d’un frottis et d’une biopsie au niveau du col de l’utérus, une lésion due à un papillomavirus a été mise en évidence chez cette patiente de 39 ans.
Le risque : que cette lésion évolue vers un cancer du col de l’utérus.« Le col de l’utérus, c’est la partie externe de l’utérus, avec le canal cervical » décrit la docteure Eva Marchand, gynécologue oncologue à l’hôpital Lariboisière.« Ce cancer va commencer le plus souvent à la jonction entre l’extérieur du col et l’intérieur du col. Il faut imaginer le col comme un cylindre avec le canal cervical et chez cette patiente la lésion est vraiment autour de l’orifice », poursuit-elle.
Des colorants pour repérer les lésions
L’intervention sous anesthésie générale va consister à retirer ces lésions qui n’ont pas encore évolué vers un cancer. C’est la conisation.
La chirurgienne commence par observer le col utérin grâce au colposcope, une sorte de loupe binoculaire. Puis pour faire apparaître les lésions, elle utilise deux colorants. Le premier colorant est l’acide acétique qui va colorer en blanc les lésions suspectes. Le deuxième colorant est le lugol, il marque quant à lui les zones saines en marron foncée.
« La lésion jaune chamois autour de l’orifice du col est donc la lésion suspecte alors que tout le vagin et le reste du col est vraiment marron et a bien capté le lugol », commente la Dre Eva Marchand.
Retirer et analyser les lésions
Les lésions sont donc bien limitées au col et peuvent ainsi être retirées de manière précise.
« Je retire donc mon petit cône que je viens de réaliser. Il y a la partie externe avec le canal cervical et la lésion qui se situe tout au pourtour, que j’ai normalement enlevée en totalité, et, sur ce versant interne, il va être vérifié qu’il n’y a pas de maladie sur cette partie », précise la Dre Marchand.
Pour s’en assurer, ce fragment va être analysé au laboratoire d’anatomopathologie. Le fragment est immédiatement placé dans du formol et ne pourra être examiné que dans 48 h.
« L’analyse va consister à identifier la lésion précancéreuse que le chirurgien a retirée et à vérifier qu’il ne reste pas de lésion précancéreuse chez la patiente », explique la Dre Françoise Cornelis, médecin anatomopathologiste à l’hôpital Lariboisière.
Après la chirurgie, une surveillance ou un traitement ?
La Dr Cornelis commence par mesurer le fragment. « Mon travail va consister à faire des tranches de section qui nous donneront des lames d’histologie », commente-t-elle.
Avant de la sectionner, la pièce est colorée. La couleur orange marque la zone profonde du col utérin, le vert sa périphérie. Car une fois que les prélèvements sont découpés finement et mis sur lame, c’est le seul moyen pour la Dre Cornelis de localiser les lésions.
Tout l’enjeu est de s’assurer que les lésions suspectes ont bien été retirées lors de l’intervention.
« Sur ces deux pièces analysées exactement de la même façon, l’une nous montre que la lésion existe encore au contact de la limite chirurgicale. Un geste complémentaire sera nécessaire, sur l’autre, au contraire, la pièce montre que la totalité des limites chirurgicales est saine et ça, c’est très satisfaisant », conclut la Dre Françoise Cornelis.
Les résultats sont remis aux patientes un mois après l’intervention. Selon les conclusions, un traitement complémentaire ou une simple surveillance seront nécessaires.
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