L’interdiction des cabines de bronzage permettrait d’éviter 10 millions de cancer de la peau
Elle pourrait aussi permettre d’économiser plus de 5 milliards d’euros de frais de santé.
Une mesure radicale pour protéger notre santé : d’après une recherche australienne, l’interdiction des cabines de bronzage permettrait d’éviter 10 millions de cancer de la peau en Amérique du Nord et en Europe. Leurs résultats sont publiés dans la revue spécialisée JAMA Dermatology.
Des rayons cancérigènes
Les machines à UV produisent des rayons très forts, qui sont ensuite projetés très près de la peau. Des recherches précédentes ont montré que leur utilisation régulière peut provoquer des brûlures et abîmer définitivement l’épiderme. “Les émissions d’UV émises lors du bronzage artificiel sont cancérigènes”, insiste la docteure Louisa Gordon, autrice de la recherche, dans un article du Daily Mail. Pour mener ces travaux, elle a collecté, avec son équipe, les données de jeunes âgés de 12 à 35 ans habitant en Amérique du Nord ou en Europe. Tous étaient des utilisateurs réguliers de machines à UV. En parallèle, les informations sur le nombre de cancers de la peau liés à ces appareils ont été collectées.
La projection des différentes données leur a permis d’estimer que l’interdiction de ces machines réduirait de 10 millions de nombre de cancers de la peau dans ces deux régions du monde, où 9,7 millions de cancers de la peau et 450 000 mélanomes (une forme plus dangereuses de cancer qui se répand dans l’organisme) seraient évités. La mesure serait aussi économique, leurs calculs estiment qu’elle permettrait de réduire de plus de 5 milliards d’euros les dépenses de santé.
L’Anses en faveur de l’interdiction
Les cabines à UV sont interdites dans trois pays : le Brésil, l’Iran et l’Australie. En Europe, leur utilisation a diminué de 20 % depuis 2009, mais elle est constante aux États-Unis. En janvier 2020, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié une note à destination des consommateurs. Elle les alerte sur certaines règles à respecter pour éviter de se mettre en danger : ne pas utiliser de cosmétique au moment de l’exposition, ne pas prendre de médicament photosensibilisant, de pas dépasser la durée d’exposition prévue ou encore consulter un médecin en cas de rougeurs/cloques. En 2018, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) insistait sur le risque de cancer lié aux UV naturels ou artificiels et s’exprimait en faveur de l’interdiction des UV artificiels à but esthétique.
Publié le 22.02.2020