Il est tout à fait légitime si vous préférez ne pas partager immédiatement votre diagnostic. Chacun a besoin de temps pour assimiler cette nouvelle. Cependant, il est important de savoir que cela peut rendre plus difficile pour votre entourage de comprendre et soutenir vos besoins. Ce qui peut sembler une réaction appropriée pour vous pourrait être perturbant pour d’autres personnes, et vice versa. C’est pourquoi il est important, en tant qu’individu, de partager vos sentiments, besoins et réactions, en plus d’annoncer le diagnostic ou la suspicion de cancer. Quels que soient les échanges ou les réactions, vous découvrirez des aspects sur vous-même, et vos besoins pourront se clarifier. Si tel est le cas, n’hésitez pas à en discuter à nouveau avec vos proches. Voici quelques suggestions :
Le médecin m’a annoncé une mauvaise nouvelle. J’ai un cancer. Cela peut vous mettre mal à l’aise d’en parler, mais cela me fait du bien de toute façon. Alors ne vous retenez surtout pas.
J’ai surtout besoin de quelqu’un qui m’écoute et qui soit à mes côtés. Je n’ai pas besoin de conseils, mais j’aimerais pouvoir partager mes pensées et mes sentiments.
Le diagnostic provoque en moi une certaine révolte. Il se peut que je sois irritable, mais je vous assure que je ne suis pas en colère contre vous mais contre le diagnostic. Le fait de parler m’aide à réagir un peu moins vivement.
Le diagnostic a profondément changé ma vie, mais je suis toujours moi-même. Et j’apprécie que l’on m’aborde de la même manière qu’avant, sans pitié. Même si votre inquiétude me touche, bien sûr.
J’apprécie que tu… / Je ne me sens pas bien quand tu … dis/fais.
On veut parfois protéger les enfants en ne leur communiquant pas (tout de suite) le diagnostic. Cependant, les études montrent qu’il est préférable d’impliquer les enfants. En effet, même si vous n’en parlez pas, les enfants sentent que la situation au sein de la famille change après le diagnostic. Les enfants qui sont informés rapidement et ouvertement de la gravité de la maladie et des conséquences du traitement, développent moins d’anxiété et de problèmes par la suite.
Voici dès lors nos conseils :
- Suivez le rythme de votre enfant. Certains veulent tout savoir, d’autres voudront se taire après avoir parlé du diagnostic. Insistez sur le fait que vous serez toujours d’accord d’en parler plus tard.
- Préparez-vous à des questions directes, voire brutales : Est-ce ma faute si tu es malade ? Est-ce que tu vas mourir ? Est-ce que tu vas perdre tes cheveux pour toujours ? Etc.
- Envisagez d’informer l’enseignant de votre enfant. Si votre enfant travaille moins bien ou se comporte différemment, l’école saura pourquoi.