A l’approche de la semaine de la prévention du cancer du col de l’utérus, qui se tient du 23 au 29 janvier prochain, l’Institut national du cancer rappelle l’importance du dépistage de la maladie, par le frottis.
Plus de 3000 cas évitables, chaque année
Pourquoi faire ce rappel ? Tout simplement parce que les chiffres concernant la maladie se dégradent. En France chaque année, plus de 3100 cancers du col de l’utérus sont diagnostiqués et 770 femmes en décèdent. La survie à 5 ans des patientes touchées est aussi moins bonne : de 66 % en 1990 elle a chuté à 63 %, en 2015.
Pourtant, ces cancers sont évitables dans 90 % des cas grâce au frottis. Cet examen de dépistage est proposé aux femmes de 25 à 65 ans. Il permet de repérer les lésions précancéreuses, ou un cancer à un stade précoce. Malheureusement, 40 % des femmes concernées ne réalisent pas (ou pas régulièrement) ce dépistage.
Un suivi rapproché ou des traitements moins lourds
Le frottis est donc l’examen-clé pour éviter ce cancer 9 fois sur 10, lorsqu’il est régulièrement réalisé. « L’objectif d’un dépistage régulier est de diagnostiquer, avant tout symptôme, des lésions précancéreuses ou des cancers à un stade précoce et d’augmenter ainsi les chances de guérison » rappelle l’Institut du cancer.
« Si des lésions précancéreuses sont détectées, elles seront surveillées (certaines lésions pouvant régresser spontanément) ou soignées avant l’apparition d’un cancer. Si un cancer est détecté, ce sera souvent à un stade plus précoce. Dans ce cas, il pourra être traité avec des soins moins lourds permettant de limiter les séquelles de lamaladie et des traitements, mais aussi de préserver davantage la fertilité « .
Le frottis, un examen accessible à toutes
Recommandé à partir de 25 ans, le frottis est un examen cytologique qui recherche des cellules anormales, chez la femme, jusqu’à l’âge de 29 ans. A partir de 30 ans, il se concentre plutôt sur la présence ou non de papillomavirus humain ou HPV chez la patiente. Il est recommandé de le réaliser tous les trois ans, entre 25 et 29 ans, puis tous les 5 ans, entre 30 et 65 ans.
L’Assurance-maladie envoie aux femmes n’ayant pas réalisé l’examen dans l’intervalle recommandé une invitation à se faire dépister. L’examen est alors pris en charge à 100 % sans avance de frais. Pour rappel, sachez qu’en plus du gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme peuvent réaliser le frottis. Ce dernier peut aussi être fait au sein d’un centre de santé, d’un centre mutualiste, d’un centre de planification ou dans les hôpitaux et, sur prescription médicale, dans certains laboratoires de biologie médicale. Vous pouvez d’ailleurs prendre rendez-vous par la plateforme JeFaisMonDepistage.e-cancer.fr.
La vaccination contre le HPV, pour éradiquer le cancer
Enfin, sachez également qu’un vaccin contre le papillomavirus humain existe. Selon Susanna Unsworth, gynécologue et experte médicale d’Intimina, il serait efficace car « les données indiquent que le vaccin a pratiquement éradiqué le cancer du col de l’utérus chez les femmes nées après 1995« .
En France, la vaccination est proposée gratuitement aux filles et aux garçons dès la classe de 5e, au collège. Le vaccin peut aussi être réalisé auprès des jeunes âgés de 15 à 19 ans révolus, en rattrapage. Il est également proposé aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes jusqu’à l’âge de 26 ans révolus.
Le Dr Unsworth rappelle toutefois l’importance de combiner les deux mesures, car le vaccin n’offre pas une protection complète.« Le vaccin contre le papillomavirus humain réduit fortement le risque de tomber malade, mais il ne couvre pas tous les génotypes à haut risque. Même les femmes vaccinées devront se soumettre à des tests de dépistage (par frottis) périodiques. En combinant ces deux mesures, on pourrait éradiquer le cancer du col de l’utérus »
Avant de conclure : « Le cancer du col de l’utérus peut être prévenu. L’éducation, la vaccination et des tests de dépistages fréquents suffisent à enrayer cette maladie. Les femmes doivent savoir qu’elles ne sont pas seules et qu’elles bénéficient de tout le soutien, de l’éducation et des progrès en matière de soins pour avoir les moyens d’agir ».