Pilule et cancer : ce lien confirmé par une nouvelle étude

Pilule et cancer : ce lien confirmé par une nouvelle étude

Souvent pointée du doigt pour ses effets secondaires, la contraception orale pourrait pourtant receler un effet protecteur insoupçonné. Des chercheurs se sont récemment penchés sur l’impact de ces traitements sur la santé féminine à long terme. Résultat : une corrélation intrigante entre la prise régulière de contraceptifs oraux et une diminution du risque de certaines pathologies graves.

Parmi celles-ci, le cancer de l’ovaire attire tout particulièrement l’attention. Redouté pour sa progression silencieuse et son diagnostic souvent tardif, ce cancer reste l’un des plus difficiles à traiter chez la femme. Cette nouvelle piste de prévention offre donc un espoir précieux dans la lutte contre cette maladie aux symptômes encore trop discrets.

Une étude australienne d’envergure confirme l’effet protecteur

Des chercheurs de l’Université d’Australie du Sud ont publié en janvier 2025 une étude majeure établissant un lien entre la prise de contraceptifs oraux et la diminution significative du risque de cancer ovarien. Cette recherche approfondie a analysé les données médicales de plus de 220 000 Britanniques âgées de 37 à 73 ans.

Les résultats sont particulièrement éloquents : les participantes ayant utilisé la pilule contraceptive présentaient un risque réduit de 26% de développer un cancer de l’ovaire par rapport aux non-utilisatrices.

Plus remarquable encore, cette protection s’avère encore plus prononcée chez certaines femmes. L’étude démontre une réduction du risque atteignant 43% chez celles ayant pris la pilule après 45 ans.

Avancées scientifiques dans la détection précoce

Au-delà de la corrélation avec la contraception orale, les scientifiques australiens ont également identifié plusieurs biomarqueurs associés au risque de cancer ovarien. Cette découverte pourrait représenter une avancée considérable pour améliorer le diagnostic précoce de cette pathologie.

Selon la Dr Amanda Lumsden, impliquée dans l’étude : « Le cancer de l’ovaire est fréquemment diagnostiqué à un stade tardif, environ 70 % des cas n’étant identifiés qu’à un stade très avancé. La détection tardive contribue à un taux de survie de moins de 30 % sur cinq ans, contre plus de 90 % pour les cancers de l’ovaire détectés à un stade précoce. »

Un consensus scientifique international

La découverte australienne s’inscrit dans un large consensus scientifique. L’Institut National du Cancer en France affirme que « plusieurs études suggèrent que les femmes sous pilule combinée risqueraient moins d’être atteintes d’un cancer de l’ovaire ou de l’endomètre. »

L’Institut Curie, référence française en cancérologie, confirme également le « rôle protecteur » de la contraception œstro-progestative contre le cancer ovarien.

Cette position trouve aussi un écho outre-Atlantique. L’American Cancer Society soutient que « l’utilisation de pilules contraceptives diminue le risque de développer un cancer de l’ovaire, en particulier chez les femmes qui les utilisent pendant plusieurs années. »

Une information à contextualiser

Malgré ces résultats prometteurs, les experts soulignent un point essentiel : la pilule contraceptive ne doit en aucun cas être prescrite ou utilisée uniquement comme mesure préventive contre le cancer de l’ovaire.

Cette précaution importante rappelle que tout traitement hormonal doit faire l’objet d’une évaluation médicale personnalisée, tenant compte de l’ensemble des facteurs de risque individuels.

La Santé au Quotidien

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