Aller aux É.-U. pour recevoir un traitement contre le cancer indisponible au pays

Aller aux É.-U. pour recevoir un traitement contre le cancer indisponible au pays

Une adolescente de London atteinte d’un cancer au cerveau devra se rendre aux États-Unis pour recevoir une forme avancée de radiothérapie qui n’est pas encore disponible au Canada.

H  M 17 ans, a reçu un diagnostic de germinome – la forme la plus courante de tumeur cérébrale – à la mi-novembre après une série de tests médicaux, notamment des IRM et des biopsies.

Après avoir terminé trois cycles de chimiothérapie, elle doit maintenant subir une protonthérapie, un type alternatif de radiothérapie capable de cibler les cellules cancéreuses avec plus de précision tout en évitant de nuire aux cellules saines. Elle recevra ce traitement en mars à l’Université de la Floride.

Elle a de bonnes chances de vaincre cette maladie. Les médecins croient en sa guérison, pas seulement à une prolongation de sa vie, explique Bill , grand-père de H M.

Le traitement de la jeune femme durera au moins quatre semaines et sera couvert par le régime d’assurance maladie de l’Ontario (OHIP) en raison de son indisponibilité au Canada. La famille de H M devra tout de même payer de sa poche les frais de déplacement, d’hébergement et de repas pendant toute la durée de ce séjour en Floride.

H réagit bien à la chimio. Nous espérions qu’elle pourrait poursuivre sa radiothérapie ici, mais malheureusement, en raison du type de cancer dont elle souffre, les médecins veulent s’assurer qu’elle reçoit le bon traitement. Malheureusement, nous ne l’avons pas encore au Canada, raconte le grand-père de Hailey.

Les coûts élevés, un frein au développement des installations de protonthérapie au Canada

La protonthérapie utilise des particules de protons qui pénètrent dans le corps du patient et s’arrêtent dans la tumeur, contrairement à la radiothérapie classique par rayons X, qui traversent le corps, explique le Dr David Kirsch, du Centre de cancérologie Princesse Margaret à Toronto.

Le chef du département de radiothérapie souligne que ce traitement n’est pas encore disponible au Canada en raison des coûts élevés des appareils nécessaires aux installations de protonthérapie. Cependant, il affirme que les bienfaits de cette thérapie justifient les coûts.

Cela peut représenter un grand avantage pour traiter certains types de cancer, par exemple les tumeurs cérébrales chez les enfants, car nous voulons traiter ces cancers tout en épargnant les tissus normaux critiques comme ceux d’un cerveau sain, explique-t-il.

Le principal avantage des protons est de réduire la toxicité de la radiothérapie, ce qui est particulièrement important pour les enfants qui, une fois guéris, vivent encore de nombreuses décennies.

En mai 2023, on recensait 101 installations de protonthérapie dans le monde, en plus de 34 autres en construction, selon un document de Services de santé Alberta. Le Dr Kirsch estime qu’il existe environ 48 centres de protonthérapie aux États-Unis.

H M participe à des compétitions de danse.

H M, qui en est à sa dernière année à l’École secondaire South, à London et qui participe à des compétitions de danse, a récemment été acceptée au King’s University College, une école affiliée à l’Université Western. Elle prévoit y poursuivre son rêve de devenir enseignante, selon son grand-père.

Elle a été très optimiste et très forte tout au long du processus. Nous sommes très fiers d’elle, raconte Bill

. Même quand elle est très fatiguée et malade, elle reste elle-même, et cela a beaucoup contribué à sa résilience.

Une famille soutenue par sa communauté

Grâce à la chimiothérapie, les tumeurs de H M ont considérablement diminué. Son quatrième et dernier cycle de chimio est prévu à la fin du mois. Cependant, elle a dû être hospitalisée et doit prendre des stéroïdes en raison d’une carence en cortisol (l’hormone du stress) et d’un diabète temporaire.

La jeune femme sera accompagnée en Floride par ses parents, qui ont pris un congé professionnel, et par son jeune frère. La famille a lancé un appel aux dons pour couvrir les coûts de ce séjour.

H Msur une photo de famille avec son père  sa mère et son petit frère .

Le grand-père d’H M affirme que le soutien de la communauté a été extraordinaire.

Le Dr Kirsch a souligné que le fait de se rendre à l’étranger pour des traitements contre le cancer ajoute un lourd fardeau aux familles, en plus des coûts liés au traitement et au séjour aux États-Unis.

Cela perturbe énormément la vie de la famille, a-t-il dit. Les gens doivent quitter leur travail et leur système de soutien, ce qui entraîne également un stress psychologique.

Le médecin a précisé que le Réseau universitaire de santé (University Health Network), qui inclut le Centre de cancérologie Princesse Margaret, collabore avec plusieurs établissements médicaux de l’Ontario pour établir le tout premier centre de thérapie par particules au Canada, à Toronto, un projet dont le coût est estimé à 1,7 milliard de dollars.

Ce centre offrirait la protonthérapie et pourrait soigner tous les patients atteints d’un cancer au pays.

Le groupe a déjà reçu une subvention de planification de 5 millions de dollars. L’approbation pourrait être annoncée au cours des prochaines semaines, selon le Dr Kirsch.

D’après un reportage d’Isha Bhargava, de CBC

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