Radiations des scanners : découvrez de combien de cancers elles pourraient être responsables
Une étude révèle à quel point les scanners augmentent le risque de cancer. D’où l’importance de mettre au point des scanners mois irradiants.
Comme tout domaine médical, l’imagerie n’échappe pas à l’évaluation du rapport bénéfices-risques. Encore faut-il évaluer et connaître précisément les risques associés aux radiations des radiographies et scanners.
Rappelons que radiographies et scanners utilisent les rayons X pour créer des images en coupes de notre corps, là où l’imagerie par résonance magnétique, ou IRM, utilise le champ magnétique. Du fait de l’absence de radiations, l’IRM est donc, à ce stade, considérée comme plus sûre que radiographies et scanners (aussi appelés tomodensitométrie).
Une nouvelle étude vient donner un chiffre précis de l’incidence des radiations des scanners sur le risque de cancer. Parue ce 14 avril 2025 dans le JAMA Internal Medicine (Source 1), celle-ci indique que les radiations émises par les scanners pourraient être responsables de 5 % de tous les cancers diagnostiqués chaque année. Elle précise en outre que le risque de développer un cancer du fait des radiations des scanners est plus élevé chez les nourrissons, les enfants et les adolescents. Cela dit, les chercheurs estiment que les patients adultes sont les plus susceptibles de développer un cancer dû aux radiations des scanners, car ils sont plus susceptibles de passer ce type d’examen que les bébés, enfants et adolescents.
Réduire le recours au scanner et les doses utilisées pour sauver des vie
Pour les États-Unis, cela signifie qu’aux doses de radiation actuelles, 103 000 cancers devraient résulter des 93 millions de scanners réalisés en 2023. Soit trois à quatre fois plus de cancers induits par les scanners que lors de précédentes estimations.
“La tomodensitométrie peut sauver des vies, mais ses effets nocifs potentiels sont souvent négligés”, a estimé la première auteure de l’étude, le Dr Rebecca Smith-Bindman, citée dans un communiqué (Source 3). “Étant donné le volume important d’utilisation de la tomodensitométrie aux États-Unis, de nombreux cancers pourraient survenir à l’avenir si les pratiques actuelles ne changent pas”, a ajouté la radiologue. “Nos estimations placent la tomodensitométrie au même niveau que d’autres facteurs de risque importants, tels que la consommation d’alcool et le surpoids”, a assuré la chercheuse, qui estime par conséquent que “réduire le nombre d’examens et les doses par examen permettrait de sauver des vies”.
Notons qu’il semble toutefois important de nuancer et de prendre du recul face à ces résultats. Car le recours au scanner demeure souvent indispensable pour diagnostiquer des maladies graves, à commencer, justement, par des cancers. Cela dit, il est possible qu’il existe des situations d’abus, où le scanner est entrepris alors que la situation médicale ne l’exige pas. Les chercheurs donnent pour exemple les infections des voies respiratoires supérieures, ou des maux de tête sans gravité. Mieux vaudrait, selon eux, diminuer le recours au scanner et opter pour des scanners requiérant une plus faible dose de rayons X pour une même efficacité. Et informer les familles des risques de cancer lié à l’usage du scanner, a fortiori chez un nourrisson, chez qui le risque de cancer directement lié aux rayons X serait majoré.
Santé Magazine