Cancer de l’ovaire : les femmes sujettes aux douleurs et à l’indigestion devraient consulter
Cancer de l’ovaire : les femmes sujettes aux douleurs et à l’indigestion devraient consulter
Une nouvelle étude portant sur 3000 femmes et menée par l’Imperial College de Londres (UK) a fait le lien entre les patientes qui se procurent régulièrement des médicaments contre l’indigestion et le diagnostic de cancer de l’ovaire. Pour beaucoup d’entre elles, le diagnostic est tombé quelques mois plus tard.
Cette maladie peut être favorisée par la présence d’une anomalie génétique héréditaire telle qu’une mutation des gènes BRCA 1 ou 2, ou plus rarement d’un des gènes du syndrome de Lynch. L’anomalie génétique est responsable de 15 à 20 % des cancers de l’ovaire de haut grade. La présence de plusieurs cancers du sein et/ou de l’ovaire au sein d’une famille représente également un facteur de risque.
D’autres facteurs de risque, comme l’absence de grossesse, l’obésité ou la ménopause tardive, augmentent le risque de développer un cancer de l’ovaire.
Cancer de l’ovaire : de nombreuses patientes étaient concernées par les indigestions 8 mois avant
Une nouvelle étude menée sur 300 femmes par l’Imperial College de Londres (UK) et financée par Cancer Research UK a prouvé que les femmes qui achètent régulièrement certains médicaments devraient consulter. Les achats de médicaments en vente libre pourraient aider à détecter plus tôt les cas de cancer de l’ovaire.
Il s’agirait des médicaments contre la douleur et l’indigestion. Chez les cas de cancers de l’ovaire diagnostiqués, les chercheurs s’aperçoivent que les patientes étaient de g randes consommatrices de ces médicament huit mois avant, en moyenne.
Ce ne sont évidemment pas les médicaments qui sont en cause. Or, ils seraient révélateurs de plusieurs symptômes qui peuvent traduire un cancer de l’ovaire. Les douleurs à l’estomac et les ballonnements sont, en effet, des symptômes courants générés par ce cancer.
« Les symptômes du cancer que nous recherchons sont très courants, mais pour certaines femmes, ils pourraient être les premiers signes de quelque chose de plus grave », commente le Dr James Flanagan, auteur principal de l’étude.
Cancer de l’ovaire : les symptômes à reconnaitre pour le détecter à temps
« Comme nous savons qu’un diagnostic précoce du cancer de l’ovaire est essentiel pour améliorer les chances de survie, nous espérons que cette recherche pourra conduire à une détection plus précoce des symptômes et améliorer les options de traitement des patientes », explique le Dr Flanagan.
Les premiers symptômes du cancer de l’ovaire comprennent une perte d’appétit, des douleurs à l’estomac et des ballonnements, ce qui conduit certaines patientes à consommer plus d’analgésiques et de médicaments permettant d’améliorer la digestion. Les troubles digestifs n’inquiètent pas de prime abord, car ce sont des symptômes qui concernent de nombreuses personnes. Les femmes ont donc peu de raisons de penser que ces douleurs ne sont pas anodines.
Or, pour cette raison, de nombreux cancers de l’ovaire sont diagnostiqués trop tardivement. Le cancer s’est alors déjà propagé et les chances de survie sont réduites.
Cancer de l’ovaire : quels sont les symptômes ?
Outre les troubles digestifs, la détection d’une masse ovarienne lors du suivi gynécologique, les douleurs abdominales ou pelviennes (dans la zone du petit bassin), une augmentation anormale du volume de l’abdomen, les saignements et pertes vaginales, les faux besoins d’aller à la selle, les envies pressantes d’uriner ou encore l’essoufflement constituent aussi des symptômes du cancer de l’ovaire.
Cancer de l’ovaire : « J’ai eu des reflux pendant 18 mois avant d’être diagnostiquée »
Fiona Murphy, une patiente atteinte d’un cancer de l’ovaire, qui a participé à l’étude, a été diagnostiquée en 2008. « J’ai vécu avec des Gaviscon pendant 18 mois » avant d’être diagnostiquée, partage-t-elle. Le Gaviscon est un médicament destiné à soulager les reflux gastriques.
« J’aurais pu avoir un diagnostic plus rapide avec moins de chirurgie »
« Si cela avait été associé au cancer de l’ovaire, j’aurais eu un diagnostic plus rapide, beaucoup moins de chirurgies et de meilleures options de fertilité », a-t-elle déclaré.
En effet, les chercheurs estiment que les taux de survie sont beaucoup plus élevés pour les personnes diagnostiquées à un stade précoce (93 % contre 13 %).
En moyenne, les participantes atteintes d’un cancer de l’ovaire ont commencé à reconnaître leurs symptômes environ quatre mois et demi avant le diagnostic.