Ce simple geste à table augmente de 41 % le risque de cancer de l’estomac, selon une étude

D’après une étude britannique de grande ampleur, le fait d’ajouter du sel à ses plats serait directement associé à un risque accru de développer un cancer de l’estomac. Réalisée à partir des données de la UK Biobank, cette étude a suivi près de 200 000 participants pendant 11 ans. Conclusion sans appel : les personnes qui ajoutent systématiquement du sel à leur assiette présentent un risque de cancer gastrique augmenté de 41 % par rapport à celles qui ne le font jamais ou rarement.
Que révèle exactement cette étude sur le sel et le cancer gastrique ?
Publiée après analyse des dossiers de 471 144 volontaires de la biobanque britannique, l’étude s’est focalisée sur 198 000 profils, après avoir exclu ceux dont les données alimentaires ou biologiques étaient incomplètes. Tous les participants sélectionnés ont répondu à un questionnaire spécifique sur la fréquence à laquelle ils ajoutent du sel à leur nourriture en dehors de la cuisson.
Les réponses possibles étaient : jamais/rarement, parfois, généralement ou toujours. En parallèle, les chercheurs ont mesuré les taux de sodium, de potassium et de créatinine dans les urines des volontaires, afin d’obtenir une estimation de l’excrétion de sodium sur 24 heures.
Sur les presque 200 000 personnes suivies, 640 cas de cancer de l’estomac ont été diagnostiqués durant les 11 années de suivi. Les chercheurs ont observé que plus les individus salaient systématiquement leur assiette, plus leur excrétion de sodium était élevée. Toutefois, ce taux de sodium urinaire ne s’est pas avéré corrélé de manière significative avec l’apparition du cancer. Ce n’est donc pas tant la quantité mesurée que le réflexe d’ajouter du sel qui semble poser problème.
Un risque de 41 % plus élevé chez les personnes qui salent toujours leurs plats
Les résultats sont clairs : les personnes qui ont répondu « toujours » à la question de l’ajout de sel présentent un risque accru de 41 % de développer un cancer gastrique, comparé à celles qui ont coché « jamais/rarement ».
Les scientifiques reconnaissent plusieurs limites : les données déclaratives peuvent comporter des biais, et la population de la UK Biobank ne reflète pas parfaitement la diversité de la population générale. Néanmoins, cette tendance reste préoccupante, notamment dans un contexte où la consommation de sel reste bien au-dessus des recommandations de l’OMS.
Réduire sa consommation de sel ne signifie pas manger fade. C’est le message martelé par Karen Z. Berg, diététicienne interrogée par le site Medical News Today. Elle encourage à adopter une approche plus consciente à table :
- « Goûtez d’abord votre nourriture, et le plus souvent, vous n’aurez pas à ajouter de sel« ;
- « Il vaut mieux cuisiner sans sel et utiliser des épices pour améliorer les saveurs » ;
- « Le sel peut être ajouté plus tard si c’est vraiment nécessaire, mais ce n’est souvent pas le cas » ;
- « Vos papilles s’habituent au sel, et plus vous en mettez, plus vous en voulez. Il faut donc essayer de s’en déshabituer progressivement« .
Ce conseil n’est pas anodin : le sel est aussi impliqué dans l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires et les troubles rénaux. Réduire ce réflexe simple, celui d’ajouter systématiquement du sel dans son assiette, pourrait bien contribuer à prévenir plusieurs pathologies majeures.
Sihem Boultif